invisible blue note
Lauris, 2012, stage d'indigo écologique. Rien d'autre que du pigment broyé et des matières organiques, de celles qui sont là, sous la main, dans toutes les maisons.
Lauris, ce fut d'abord une leçon de souffle et d'harmonie : la respiration des oeuvres de Tania Love, une artiste canadienne en résidence et qui participait au stage. Délicate Tania, toute en finesse. Allez sur son lien, les photos y sont tellement plus justes et vous comprendrez la beauté de son travail.
Lauris, ce fut aussi l'extraction de la fécule d'indigo à partir de feuilles fraîches de persicaria tinctoria issues de cultures expérimentales menées à grande échelle, dans notre région, par Michel Garcia. Le broyage. Le montage des cuves.
Puis, les premières surprises à la sortie des bains :
Et, de retour à la maison, la décantation.
Aller au plus simple.
Rien de verbeux, rien de mystérieux. Rien d'ésotérique. Et pourtant l'indigo, ce fantôme de la plante.
Observer le simple point de départ : la feuille qu'on écrase, qui verdit dans ses sucs, qu'on lave au savon et qui bleuit à l'air. Tout est là. Il suffit de réfléchir à cela, juste cela, pour comprendre et passer à l'action. Et pourtant il a fallu des années à Michel pour revenir à cette simplicité enfantine, renoncer aux tours de passe-passe et à la poudre de perlimpimpin.
Merci à Michel de transmettre comme il le fait. Merci de n'avoir ni dieu ni maître. merci pour les colères et les coups de génie. Ce ne sont pas les cuves qu'on éreinte, mais toi et ta grande générosité.
Alors, certes, ici, ce n'est pas encore du grand art, et ma cuve doit reposer pour donner le meilleur d'elle-même. Je dois apprendre à l'apprivoiser, l'entretenir avec des petites gâteries, la flatter ou la fouetter, mais ils sont là, en cinq déclinaisons, mes premiers petits entièrement "montés" par "moi toute seule" comme disait mon aînée dès son plus jeune âge, sans vilains hydrosulfites ni méchant fer grignote-pelotes, et mes petits, des frérots, ils en auront !