Lana Corsa, l'île me démange !
Je viens de la laver, elle sèche très vite. Elle gratte, elle est un peu lourde, elle ne gonfle pas mais l'eau glisse sur elle, elle s'apprivoisera, je le savais. Ses défauts, je les connaissais mais c'était plus fort que moi. Des filles qui relancent la brebis de l'île, qui teignent avec des plantes, qui viennent chez nous à Couleur Garance ? notre route devait croiser la leur !
Le projet a somnolé, dormi, paressé deux ou trois ans. La lana corsa, je la voulais non teinte, 2 fils tricotés ensemble : un écru et un gris. Qu'elle sente encore l'épine, là où les brebis accrochent la toison. Qu'elle me rappelle tout : l'indescriptible, l'ineffable beauté de l'île.
L'idée était de l'associer à tous les bleus et violets qui traînaient dans le grenier (à laines). Des irlandaises qui avaient plus de trente ans, tout aussi épaisses mais peut-être moins rudes, du mohair en double, du gros avec du fin, du foncé avec du clair, sans tenir compte de la symétrie, une manche plus claire qu'une autre cela m'était égal, une moitié de col marine, l'autre lilas, qu'importe ?
Un point à mailles glissées qui ne demande aucun effort, un schéma on ne peut plus simple, le pli creux dans le dos obtenu par des diminutions, le col châle en rangs raccourcis. Finitions du col et du bas en i-cord : merci Maorie ! Tu te souviens ? Panique en plein Cap Corse : plus moyen de me souvenir comment démarrer cet i-cord ! allo, Maorie au secours ! et Maorie de répondre par texto à la vitesse de l'éclair. D'un côté je voyais Saint Florent, de l'autre Pietra Corbara ou pas loin... je ne peux plus faire un i-cord sans avoir en tête ces images.
Et tant pis pour la carte postale !