lumières d'hiver - luces de invierno
Quand en Camargue les roseaux roussissent et qu'enfin des nuances subtiles viennent transformer la Provence aux contrastes d'ordinaire si violents ...
Une palette, ce ne sont pas seulement les couleurs que l'on extrait pour les aligner en petites pastilles en marge des images, ce sont les rapports qu'elles entretiennent entre elles, leur répartition dans l'espace, le glissement de l'une à l'autre et leur fusion par le regard.
Lorsque j'ai vu ces filets de pêche sur le port de Peniscola, à la lumière rasante d'un soir d'hiver, j'ai cherché à retrouver leurs harmonies dans les laines dont je disposais et dont la provenance une fois de plus m'est en grande partie inconnue : angora de récupération, mohair et soie des Fermes de France, laine mèche nuancée d'une marque italienne oubliée, tweed de l'ancienne filature du Valgaudemar.
(deux "snoods" immenses avec point en relief)
Lumière d'hiver pour vous montrer aussi, porté pour une fois, l'ensemble bonnet + gilet réalisé pour Pierre, en fausses côtes anglaises (pas tout à fait 2 écheveaux d'un mérinos acheté à la foire aux laines d'Uzès, en 3.5 sur aiguilles circulaires, coutures sous les bras seulement).
Et puis, il y a une manière de porter les choses qui ont déjà vécu. L'idée m'est venue lorsque j'ai contemplé cet hiver encore la structure des Halles de Valencia.
Echarpe en hexagones de récup (4 ou 5 ans... l'époque dingue où je dédoublais les fils à ma disposition) sur col de l'an dernier en différentes laines du Valgaudemar. La palette "se brouille" et s'enrichit, le graphisme s'affirme. C'est ce brouillage qui m'intéresse et non les couleurs pourtant plaisantes que l'on voit trop souvent (bleu, voire turquoise, rose, rouge, blanc).
Si le temps m'était accordé, je disserterais davantage sur la couleur et sur les rythmes...
Du nouveau se prépare...
D'ici-là, passez tous de jolies fêtes de Noël !