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clothogancho2
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29 décembre 2017

les palais sont en ruines - están en ruinas los palacios

et les peintures s'écaillent,

mais les rêves demeurent...

 Et si dans les décombres il y avait quelque étoffe enroulée ?

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quelque trace des saisons d'un hier pas encore effacé, de feuilles, d'humus, de tanins

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des écritures qui à nous seuls se révéleraient, ces hêtres, ces sorbiers qui telles les fougères du carbonifère disent à notre aujourd'hui les luxuriances d'hier ?

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 A ces lambeaux enfouis sous les décombres, à ces suaires depuis longtemps je songe, et me voilà à assembler l'étoffe des rêves d'enfance, quand en cachette douze princesses s'en allaient danser sous terre, sous leur chambre bien close et usaient leurs souliers.

 Chaque point est la voyelle d'un alphabet intime, le souffle qui manquait aux consonnes brutales. Voyelles-souffles, si souvent invisibles mais qu'il nous faut entendre.

 On me disait naïve, non, juste à naviguer sur une coquille de noix, sans rames et sans armure... parce que la nave va.

 Chaque point pour conjurer les coups de griffe du réel.

 Oui les coupoles s'effondrent et l'enfance est en ruines, mais là, dessous les pierres, c'est l'esprit qui demeure.

2017-11-16

2017-12-25

(Eh bien non, je ne crochète pas parce que justement l'esprit n'y est plus. Je tricote, comme beaucoup, mais à quoi bon montrer un mille et unième snood, une centième paire de mitaines, un énième pull tricoté de haut en bas, de bas en haut, en rond, en carré, à l'endroit, à l'envers, avec le fil dans la main gauche, dans la main droite, avec des trucs et des machins qu'on coupe sous vos yeux et qui ne s'effilochent pas ? Non ! Je prépare des mixtures de plantes, je teins, des fils de soie, des écheveaux de laine, j'imprime des étoffes, je brode "à la gitane", à la "va-comme-j'te-pousse" en oubliant tout ce qui à coups de règle était entré : "Daumal, vous referez votre point d'épine, plus régulier je vous prie", "oui ma sœur" ou "oui ma mère" fallait-il dire. Maintenant je suis libre !)

 

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Commentaires
M
A-t'on besoin de FB pour venir ici ! Non, bien sûr que non. Tout y est, tout est intact, poussons la porte une fois encore, encore et encore... marre des résossociaux !<br /> <br /> Je retrouve le chemin des blogs tant aimés, et toi qui y fut un des premières, pour moi et mes errances magnifiquement enrichissantes ! Longue vie à toi !<br /> <br /> <3
T
sublissime !!!! quel talent....un seul regret il faudrait en voir un peu plus.....merci pour ce que vous faites c'est merveilleux et surtout continuer à nous faire rever
S
tout a été dit, en français comme en espagnol. Cette prose magnifique nous laisse entrevoir ce que nous oublions tant au quotidien : la puissance des mots, porte ouverte à un monde onirique qui n'attend que nous. Ce monde-là cependant se mérite, il faut prendre son temps, et beaucoup l'espérer (esperar en espagnol veut dire attendre, quel magnifique symbole). Espérer en laissant vagabonder ses doigts sur la toile, quelle belle définition du bonheur. <br /> <br /> senami
G
les règles se sont incorporées sans doute, pour mieux faire ressortir les points que ta liberté crée.<br /> <br /> et la plume court à l'avenant....<br /> <br /> mais quel travail de précision dans cette luxuriance
V
C'est très très beau toutes ces étoffes teintes et rebrodèes ; ça me fait penser aux trésors enfouis ds les greniers des vieilles demeures avec des taches qui deviennent précieuses avec le temps .....c'est féerique. <br /> <br /> Tu as raison , arrête le crochet .....au moins pour un moment. <br /> <br /> Bisettes <br /> <br /> Valérie
clothogancho2
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